Le paon, des croquis à l’impression finale

Depuis quelques temps l’idée de travailler sur un motif d’un paon me trottait dans la tête. Je voulais pour débuter la nouvelle année 2022 repartir sur un format plus grand qu’à mon habitude. Armée de mes nouvelles gouges et d’une plaque de linoleum marron au format A3, je me suis alors lancée !

La première étape c’est bien sur de faire des recherches de références ainsi que des croquis. Pour cela j’utilise beaucoup Pinterest qui est une mine d’or en terme d’idées ! J’ai d’abord principalement travaillé sur le sujet du paon. Dès le départ je savais que l’impression serait noire avec quelques rehauts de doré dans les plumes du paon. Quelques croquis sur la pose et la position du corps du paon plus tard, j’ai trouvé une composition qui me plaisait. Cependant je ne savais pas comment terminer la queue du paon, je ne souhaitais pas stopper d’un coup les plumes et il aurait fallu faire un paon assez petit pour pouvoir faire une queue complète. J’ai donc rajouté un cadre tout autour, délimitant ainsi les plumes. Mon motif était maintenant contenu dans un cadre ovale et j’aimais beaucoup le rendu.

Lorsque je travaillais sur les croquis ainsi que sur le cadre autour de mon paon, je me suis rendue compte que le style s’apparentait aux oeuvres de l’Art Nouveau. L’Art Nouveau est un mouvement artistique, pictural et architectural de la fin du 19ème siècle (1880 à 1915 environ). Ce mouvement s’intéresse aux lignes courbes ainsi qu’aux ornementations inspirés de la nature tels que des arbres, des fleurs, des insectes ou encore des animaux. A l’instar des oeuvres de Mucha ou des affiches de l’illustrateur Toulouse-Lautrec. J’ai donc décidé d’ajouter des ornementations florales au 4 coins de ma feuille et qui entourent de manière décorative le motif de mon paon.

 Après l’étape des croquis vient la gravure ! Avant tout il faut transférer son motif sur la plaque de linogravure. J’ai utilisé du papier carbone après avoir poncé ma plaque. Cela me permet d’avoir une surface bien lisse et homogène, sans saleté et petites imperfections. C’est la première fois que j’utilisais mes nouvelles gouges Pfeil sur une plaque de linoleum marron. J’avais plutôt pour habitude d’utiliser de la gomme à graver avec des gouges de moins bonne qualité. En plus du format A3 c’était un nouveau défi pour moi ! Les plaques de linoleum marron sont plus rigides que les plaques de linoleum grise, mais elles sont aussi beaucoup moins friables. Petite astuce : chauffer la plaque en avance permet de la rendre plus souple ! Et après ça, c’est parti pour de longues heures de gravure ! 

 La plaque une fois gravée (on l’appelle la « matrice ») elle est ensuite prête à être imprimée. Mon encre ayant légèrement séchée il a fallu en plus utiliser de l’huile de coude ! En effet il faut d’abord bien travailler l’encre au couteau à peindre afin qu’elle devienne bien lisse et élastique, puis la déposer sur la matrice grâce à un rouleau encreur. Il faut aussi veiller à trouver la bonne quantité d’encre : trop d’encre et votre impression peut baver et peut perdre en détails, trop peu d’encre et l’impression ne sera pas du tout homogène et la couleur ne sera pas assez profonde. 

J’ai pour habitude d’humidifier mes feuilles avant de les imprimer, en utilisant un vaporisateur d’eau. Je trouve le transfert plus simple et plus intense ainsi. Après ça, on passe la matrice encrée ainsi que la feuille humide sous ma presse Woodzilla et la magie opère !

 Après quelques longs jours de séchage dernière étape : les réhauts de doré dans les détails des plumes. J’ai utilisé une encre à calligraphie dorée de la marque Windsor & Newton et je suis plutôt ravie du résultat !

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